• Rater ses Olympiades ...

    Samedi 3 septembre

    Après quelques heures de repos, la première journée s'annonce dense avec la visite culturelle de Quito le matin et le franchissement de la Ligne l'après-midi. Il y a quelques mois, j'étais à El Fin del Mundo et je m'apprête à présent à rejoindre la Mitad del Mundo, un parcours qui semble plutôt en sens inverse présenté comme ça ... Partons maintenant pour la première partie culturelle !

    Quito est la capitale de l'Equateur et sa physionomie s'est adaptée aux accidents du terrain. Encadrée par deux chaînes de montagnes parallèles, elle n'a eu d'autre choix que de s'étirer en longueur selon un axe nord-sud. L'agglomération de Quito abrite aujourd'hui 2,5 millions d'habitants et s'étale sur 51 km. En son coeur, le centre historique que nous allons visiter ce matin. Au nord, la ville moderne, foyer des classes moyennes et aisées, lieu de passage des touristes partant voir du pays. Le sud concentre les banlieues des classes populaires et serait moins fréquentable. Mythe ou réalité ?

    Nos premiers pas foulent l'avenue Venezuela avec en toile de fond la Basilique du Voeux National. Il s'agit d'une construction gothique dont le nom fait référence au rattachement via un concordat au Vatican et au coeur de Jésus. Son originalité réside dans la substitution d'iguanes et de tortues aux traditionnelles gargouilles.

    En parcourant cette artère, nous parvenons rapidement à la Plaza Grande, siège du pouvoir exécutif et religieux au cours de l'histoire. Elle est en effet bordée aux quatre coins d'édifices assurant ces fonctions. Au centre de la place arborée se dresse un monument célébrant le premier cri à l'Indépendance en Amérique Latine de 1809. Profitant de la prise de l'Espagne par Napoléon, les équatoriens en ont profité pour prendre de la distance avec le vieux continent. Au pied de la colonne se trouvent un lion et les armes espagnoles, plus haut, un condor andin et, au sommet, une statue à l'indépendance.

    Monument au centre de la Plaza Grande (cliquez sur l'image pour l'agrandir)

    Nous enchainons avec la partie ouest de la place : celle où se trouve le Palais Présidentiel. A ma grande surprise, nous pouvons passer sous les arcades et entrer dans la première cour intérieure. La porte du Palais est gardée par deux soldats imperturbables aux uniformes du XIXème. Ils portent les costumes des grenadiers d'une ancienne guerre entre la Grande Colombie (Colombie, Equateur et Venezuela) et le Pérou.

    Palais Présidentiel Garde Présidentielle

    C'est dans ce bâtiment que travaille Rafaël Correa le Président Equatorien mais il n'y vit pas car il a décidé de demeurer dans sa propre maison suite à son élection. Correa est un Président dans la lignée des Chavez au Venezuela et Morales en Bolivie du moins dans son opposition envers les Etats-Unis par exemple sur la question de la dette extérieure. Il jouit d'un important soutien populaire notamment auprès des indigènes tandis que ses détracteurs mettent en avant son goût du pouvoir ou son dédain pour les couches les plus favorisées. Il est marié à une Belge qui enseigne toujours dans une école, leur philosophie ayant été de ne pas changer de vie malgré l'importance du poste occupé. Son programme prône la "Révolution Citoyenne" c'est-à-dire une voie de rupture comme nous le verrons de temps à autre au fil du blog. Dans le même bâtiment se trouve la Vice-Présidence, assurée par une personne handicapée. Des mesures en faveur de cette population ont ainsi été prises depuis l'arrivée au pouvoir de ce duo comme la mise en place de quotas dans les entreprises.

    Le franchissement du seuil du bâtiment amène dans une petite cour fermée par une grille. Au fond, on aperçoit un mur coloré, couvert d'une fresque symbolisant les 200 soldats espagnols et 4000 indiens de l'expédition d'Orellana  et de Gonzalo Pizarro en Amazonie à la recherche de la précieuse cannelle. L'expédition sera un semi-échec mais nous en découvrirons le dénouement ultérieurement.

    En arrière-plan de cet édifice du pouvoir se dresse un volcan actif : le Pichincha. Sa dernière éruption remonte à 1999 : à 3h du matin, un nuage de cendres s'est élevé dans le ciel avant de s'éloigner de la ville. Seul l'aéroport fut contraint de fermer. Ce sommet fut également le théâtre de la prise de la capitale aux fidèles de la Royauté par le maréchal Sucre, officier du renommé Simon Bolivar. Cette bataille est à l'origine de l'Indépendance de Quito.

    Palais Présidentiel devant le Pichincha

    Au nord, la façade la plus ouvragée est celle de l'ancien hôtel le plus chic, le Majestic. Il est jouxté par le Palais de l'Archevêché aujourd'hui lieu profane où se retranchent des restaurants et autres commerces.

    Hôtel Majestic Palais de l'Archevêché

    Enfin, la Cathédrale se dresse au sud. Edifiée en 1534, c'est l'un des bâtiments les plus anciens de la cité et qui s'est agrandi au fil du temps. Les conquistadors espagnols ont été accompagnés de différents ordres religieux pour évangéliser les populations en tête desquels dominicains et franciscains. Afin d'occuper les indiens et plus encore de les convertir, ils ont fondé des écoles d'art et d'artisanat. Mais leurs élèves se sont avérés particulièrement doués et une grande école artistique a vu le jour : l'Ecole de Quito, une des trois plus réputées du continent avec Cuzco et une autre au Mexique. L'art indigène, présent dans les églises et la Cathédrale de la capitale, est un exemple du syncrétisme qui a prévalu pour imposer la foi chrétienne aux habitants du nouveau monde. Je pourrais décrire longuement ce premier édifice religieux richement décoré mais je préfère mettre l'accent sur quelques éléments originaux qui témoignent de ce syncrétisme. Il y a, en premier lieu, une fresque sur un plafond de la nef centrale présentant la Cène, le dernier repas de Jésus. Sur la table, sont représentés des cuys (des cochons d'Inde). Sur des tableaux ou sculptures, le Christ est également figuré encore en vie après la descente de la Croix ce qui n'est pas le cas de ce côté-ci de l'Atlantique. Cette concession fut faite aux indiens qui ne comprenaient pas pourquoi Jésus devait toujours être représenté crucifié. On trouve enfin une représentation de la Vierge Ailée, celle-là même qui domine également la ville, en référence à un passage de l'Apocalypse évoquant une femme enceinte ailée et un dragon malintentionné. A ces exemples s'ajoutent la fusion des styles indiens, espagnols et même mudéjars dans la décoration et l'usage de techniques spécifiques comme les plafonds en bois chevillé (sans colle, ni clou) ou le réalisme des sculptures (usage d'yeux en verre, de cheveux ...).

    Cathédrale

    La cathédrale abrite enfin la tombe de Sucre dont j'ai évoqué le nom un peu plus tôt et une bibliothèque ancienne avec les livres originaux d'Alexander Von Humboldt, explorateur allemand de la contrée au XIXème.

    Une petite marche permet de souffler un peu entre deux tasses de culture. La rue est bordée de temps à autre de maisons aux façades richement décorées et colorées.

    Maison sur la calle Sucre

    Après quelques minutes d'intermède, nous débouchons sur la Compañia de Jesus, une église jésuite construite en "seulement" 160 ans, entre 1605 et 1765. Elle est généralement considérée comme le plus beau trésor baroque d'Amérique. Sa façade en pierre du volcan Pichincha est bien moins ouvragée et ostentatoire que son intérieur. La feuille d'or y règne en maître et il n'y a presque pas un pouce de surface qui ne soit travaillé. Une fois de plus, ne pouvant montrer de photos de l'intérieur (c'est interdit), je me contenterai de le décrire de façon imparfaite à l'aide de trois évocations. Pour en revenir aux sculptures de l'Ecole de Quito, les visages sont éclatants du fait d'une technique unique de vernissage : le passage d'un foie de veau pendant des mois sur la tête, les mains et les pieds. Les ouvriers effectuant ce travail étaient les encarnadors. L'autel présente dans des niches les fondateurs des 4 principaux ordres religieux  : dominicains, franciscains, la Piété et jésuites. Enfin, l'église se caractérise par une symétrie presque parfaite rompue en deux points : la proportion non respectée pour les pieds des 4 évangélistes soutenant la coupole et l'entrée où un escalier en colimaçon ne trouve pour pendant de l'autre côté qu'un trompe l'oeil relativement bien réalisé.

    Compañia de Jesus

    Dernier élément culturel de cette matinée qui somme toute passe bien vite : la place puis le monastère de Saint François. La première était autrefois un grand marché et le lieu où furent plantés les premiers épis de blé en provenance d'Europe. Quant au second, il comprend une église toujours aussi riche et un joli cloître abritant nos seuls perroquets du séjour.

    Cloître du monastère St François Perroquet

    Pourquoi tant de visites de lieux de culte ? Simplement parce que 90% de la population se déclare catholique même si la foi se perd un peu chez les jeunes. Alors forcément les principaux trésors de cette ville inscrite à l'UNESCO sont religieux. Un dernier monument reste d'ailleurs à présenter au début de l'après-midi. Autres chiffres témoignant de la vigueur religieuse : 3 messes sont données chaque matin dans les églises et le maximum est de 7 messes successives le dimanche matin dans une église de Cuenca !

    En attendant de découvrir notre repas de mets traditionnels, nous disposons d'un peu de temps libre. L'occasion pour moi de partir à la découverte des véritables habitants de la capitale. Si vous étiez aussi peu cultivés que moi ou totalement naïfs vous pourriez croire qu'il s'agit d'Equatoriens. Mais que nenni ! Voici un scoop authentique : Quito est peuplée d'une horde de Pitufos ! Laissez-moi vous les décrire : bonnet phrygien vissé sur la tête et sur-chaussures blanches et rondes. Les plus chics ont même la peau bleue. Les plus physionomistes auront reconnu ce qu'en français on appelle des "schtroumpfs". Sortie cinéma oblige, ils ont vraiment envahi les rues et l'accoutrement se vend comme des petits pains. C'est fou d'avoir fait autant de kilomètres pour voir des gens en costumes traditionnels ! Mais l'image est totalement irréelle dans le même temps.

    A peine remis de ma découverte révolutionnaire, je rejoins la table pour goûter notamment le mote, un maïs blanc et cuit sans le moindre goût, puis un fromage spécial associé à des figues. Il ne vaut pas LE fromage du Platane d'il y a 12 mois mais il est plutôt à oublier également. Si ça continue à ce rythme, je vais me lancer dans l'altermondialisme et trimbaler avec moi en voyage soit du camembert soit du roquefort.

    Avant de partir vers la ligne équatoriale, "Juan" décide de nous faire découvrir la colline du Panecillo. Surplombant la ville et bien visible de la place St François où nous sommes, elle est surmontée d'une Vierge Ailée (la même que ce matin dans la Cathédrale) terrassant un dragon au-dessus du globe terrestre. Le peu de trajet à couvrir nous permet de prendre la mesure du trafic engorgé.

    El Panecillo La Vierge Ailée

    Outre une vue bien dégagée à 360° montrant l'étendue impressionnante de la cité, c'est le lieu de rassemblement privilégié d'une grosse poignée de lucanistes qui, en guise d'évasion, contemplent leurs cerfs-volants esquisser quelques figures dans un ciel de traine.

    Quito vue depuis le Panecillo Lucanistes Lucanistes

    Nous mettons ensuite les voiles vers le nord pour rejoindre la ligne de l'Equateur.  Sur place, nous visitons le musée Inti Ñan qui propose cette activité mais également de découvrir nos premières cultures indigènes via des coutumes et objets traditionnels. Je vous propose de vous décrire la visite en enchaînant des parties culturelles et d'autres plus ludiques avec des "jeux" et une recette de cuisine spéciale à ne surtout pas mettre entre toutes les mains !

    L'avantage de venir ici dès le début, c'est que l'on voit des choses sympas qui mettent en condition pour la suite, notamment l'Amazonie. Nous découvrons pour commencer une reconstitution de l'habitat traditionnel des indigènes montagnards d'une part et de l'Amazonie ensuite. Nous voyons ainsi nos premiers cuys ou une immense sarbacane qui doit mesurer dans les 3 mètres de long et quelques kilos. Impressionnant ! Nous passons également au cours de cette visite devant une construction funéraire quitu-cara. Sa forme arrondie symbolise la Pachamama (=Terre mère) en gestation. Le défunt est enterré dans une jarre en position foetale avec ses affaires et des coquillages, symboles de fertilité.

    Statuette dans une sépulture Sépulture

    Mais le clou de la première partie de la visite, c'est une vitrine publicitaire pour le pays. Nous découvrons d'abord une peau d'anaconda plus longue que mon salon. Belle bête, il ne faudra pas manquer de féliciter la maman ! Ensuite, nous voyons avec réticence un bébé mygale de la taille de ma main (ouverte) ou encore un candiru, ce sympathique poisson qui peut remonter votre urine pour venir se loger dans une partie sensible et y déployer ses épines. Le seul remède à son affection débordante pour vous est la chirurgie et en attendant une bonne dose de douleur. J'adore déjà l'Amazonie ! Sûr qu'il ne reste pas une place pour les Galapagos ou pour aller à la piscine en fin de séjour ou même pour nettoyer la chambre d'hôtel ?

    La Maïté locale nous délivre ensuite son cours de "cuisine" directement inspiré des traditions Shuars. Cette leçon nous apprend comment ce peuple indigène s'y prenait pour réduire les têtes de leurs ennemis ou tzantzas. Laissez-moi vous présenter ce savoir-faire plusieurs fois centenaires. Commencez par couper une tête (enfin pas pour de vrai hein, on n'est pas des Dexter non plus) puis videz-la en ne laissant que la peau et les cheveux. Ensuite, il convient de coudre la bouche et le nez pour s'approprier l'âme du défunt et plus encore ses connaissances, bénéficier de chance dans les combats et satisfaire les ancêtres. A l'étape suivante, on introduit une pierre chaude pour faire fondre la graisse encore présente sur l'enveloppe charnelle. La réduction va se faire en exposant le tout au soleil et à la fumée de tabac. Voilà le résultat :

    Tzantzas d'homme et de paresseux

    Une fois cette opération menée à son terme, vous ne pourrez plus prétendre au Prix Nobel de la Paix mais au moins vous n'aurez plus d'ennemis ... ni d'amis d'ailleurs.

    La visite se termine par les "Olympiades". Si j'avais su, je me serais préparé davantage et vêtu pour l'occasion ! J'aperçois au loin une ligne au sol et il aurait été si facile de courir jusqu'à elle et de lever les bras en arrivant premier. Mais je ne suis pas en condition et grand bien m'en a pris car il s'agit de l'Equateur. J'aurais peut-être eu l'air bête mais on se serait bien marré. Pendant 6 mois, le soleil passe au nord et les 6 mois suivants au sud. Nous, nous avons mis moins de deux minutes ! A ce niveau, la force centrifuge exerce une poussée vers les Pôles tandis que la centripète est neutralisée.

    L'Equateur

    Nous passons alors aux expériences. La première est l'écoulement des eaux : alors que son niveau baisse uniformément à l'Equateur, elle tourne dans le sens des aiguilles d'une montre à un mètre vers le sud et dans le sens contraire à un mètre vers le nord. On a beau s'y attendre, c'est surprenant sur une aussi faible distance de constater de tels phénomènes.

    L'épreuve suivante permet de commencer à se ridiculiser en public : il faut marcher sur l'Equateur, les yeux fermés, les bras tendus sur le côté à la parallèle du sol et les pouces vers le haut. Pas question d'être lent, c'est de la triche. Si vous voulez tester l'effet en France, vous pouvez par exemple faire de même sur la rambarde centrale d'une autoroute. Allez-vous tomber sur la voie de droite ou de gauche ? C'est exactement la même question que l'on se pose sur notre ligne. Et la seule certitude c'est qu'on va droit à l'accident ! L'explication tiendrait à la force centrifuge qui nous attire de chaque côté. Une seule personne a réussi dans le groupe. Son secret ? Un centre de gravité un peu plus bas on va dire.  Dans mon cas, je pense sincèrement qu'il y a eu des petites secousses sismiques car je ne vois pas pourquoi je n'ai pas réussi. Et si vous êtes policier et que vous voulez faire du chiffre, je vous conseille de faire marcher les gens sur la ligne de l'Equateur. Vous attraperez même les gens sobres.

    La dernière épreuve avant d'enfiler une cagoule et de raser les murs, c'est de faire tenir un oeuf sur un clou. Théoriquement, le jaune descend et stabilise l'oeuf. En pratique, si on ne m'avait pas retiré de force de cet endroit j'y serais encore. Mais je ne comprends pas pourquoi les gens d'ici préfèrent utiliser les oeufs pour des casse-têtes (surtout celui du poussin à l'intérieur) plutôt que d'en faire de bonnes tortillas. Ca n'est quand même pas comparable ! J'ai tenté toutes les techniques : la douceur, la supplication, soudoyer des responsables ... Il n'y a guère qu'empaler l'oeuf sur le clou à quoi je n'ai pu me résoudre pensant au pauvre poussin à l'intérieur (je sais qu'il n'y en a pas, c'est juste pour taquiner la Petite Sirène). En fait, j'ai tendance à croire que mon clou n'était pas parfaitement lisse ou que la terre continuait de trembler car je n'ai pas encore la tremblote à mon âge quand même ! Une seule personne a eu l'outrecuidance de caler son oeuf et d'obtenir un magnifique diplôme le certifiant. Voici la preuve :

    Oeuf debout sur un clou

    Allez avoue, tu as utilisé de la glue non ?

    Après ces échecs répétés, je suis disqualifié des épreuves et peux rentrer à Quito. Le guide nous laisse libres de vaquer à nos occupations. Nous partons alors compléter notre découverte matinale de la ville et, chemin faisant, tombons sur la police touristique qui nous met en garde sur les risques encourus après 20h. Nous atteignons peu après la place Domingo où se dressent une église blanche de même nom et la statue du Maréchal Sucre pointant le doigt vers la cime qui l'a vu remporter son succès militaire. Mais l'attraction du moment, c'est un concours national de chant et de danse qui anime la place et les alentours.

    Eglise St Dominique Concours de chant et de danse

    Nous poursuivons enfin jusqu'à la Calle la Ronda, une ruelle historique du Vieux Quito.

    Calle la Ronda

    La journée s'achève dans un restaurant situé dans l'ancien Palais de l'Archevêché, contraste improbable comme je l'ai signalé plus tôt. Demain nous attendent les premières montées ...


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